enfoncement

enfoncement [ ɑ̃fɔ̃smɑ̃ ] n. m.

• XV^e; de enfoncer

1 ♦ Action d'enfoncer, fait de s'enfoncer. L'enfoncement d'un clou dans un mur.

♢ Action de rompre, de forcer; son résultat. L'enfoncement d'une porte. — Fig. L'enfoncement du centre de l'armée était inévitable.

2 ♦ Un, des enfoncements. Partie reculée, située vers le fond de qqch. ⇒ cavité, creux. Une maison « située dans un enfoncement qui la tient à l'abri des vents » (Rousseau).

♢ Partie en retrait. ⇒ 2. niche, renfoncement. « Des enfoncements ménagés dans l'épaisseur des tours latérales » (Fromentin) . — Spécialt Échancrure (d'un rivage).

♢ Méd. Fracture incomplète (en particulier du crâne, des côtes, du bassin).

⊗ CONTR. Bosse, saillie.

● enfoncement nom masculin Action d'enfoncer, de rompre : L'enfoncement d'une muraille à coups de bélier. Action d'enfoncer, de faire pénétrer, de s'enfoncer : L'enfoncement d'un clou. Endroit formant un creux ; dépression, cavité : L'enfoncement du sol. Littéraire. Partie en retrait, renfoncement : Les enfoncements de la côte. Type de fracture qui s'observe surtout au niveau du crâne et du bassin. Tirant d'eau d'un bâtiment, mesuré entre le plan de flottaison et le plan parallèle passant par le point le plus bas de ce bâtiment.

enfoncement

n. m.

d1./d Action d'enfoncer; son résultat. Enfoncement d'une ligne de bataille.

d2./d Partie enfoncée ou reculée. Enfoncement de terrain.

— ARCHI Partie en retrait d'une façade. Syn. renfoncement. Ant. saillie.

⇒ENFONCEMENT, subst. masc.

A.— Action d'enfoncer, de s'enfoncer.

1. Action de s'introduire, d'introduire quelque chose profondément; état qui en résulte. L'enfoncement de ses mains dans les poches de côté de son pantalon (GONCOURT, Journal, 1883, p. 289). À chaque enfoncement dans le flot, la tige de la pagaie prend appui sur la cuisse nue (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 688).

— Au fig. Un enfoncement dans le passé (GONCOURT, Journal, 1871, p. 796). Dans l'enfoncement du sommeil (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1908, p. 337).

2. Action de forcer, de défoncer quelque chose; état qui en résulte. Un bruit rapproché (...), provenant du brisement et de l'enfoncement des caisses (BALZAC, M^me de La Chanterie, 1850, p. 319). Dans les fractures avec enfoncement (G. GÉRARD, Anat. hum., 1912, p. 373).

— P. anal. [En parlant d'une armée, d'une troupe] Renversement, déroute. Enfoncement de la 5^e armée anglaise (FOCH, Mém., t. 2, 1929, p. 3).

♦ Au fig. L'enfoncement de l'artiste par la femme (FLAUB., Corresp., 1867, p. 340) :

• 1. Le général Valazé a été élu à une majorité écrasante, plus de 40 000 voix, sur le sieur Desgenetais dont l'enfoncement m'est agréable, je ne sais pourquoi.

FLAUB., Corresp., 1873, p. 87.

B.— P. méton.

1. Dépression, creux. Une vague apparence d'ibis, encore augmentée par l'enfoncement des épaules (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 154). L'assassin Louvel, à l'homicide enfoncement des yeux (GONCOURT, Journal, 1895, p. 874) :

• 2. Je distingue à peine, après l'avoir touché, l'encadrement et le trou du créneau devant ma figure, et ma main avertie rencontre, dans un enfoncement aménagé, un fouillis de manches de grenades.

BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 244.

— En partic., GÉOMORPHOLOGIE. C'est ce qui creuse les grands enfoncements en forme de cirques (MICHELET, Journal, 1858, p. 437). Les saillies et les enfoncements des vallées (AMIEL, Journal, 1866, p. 213).

2. Partie située en arrière, en retrait d'une autre. Dans l'enfoncement d'une falaise blanche comme le lait (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 186). Sans apercevoir autre chose, à chaque échappée, que des enfoncements de feuillage (ZOLA, Nana, 1880, p. 1255) :

• 3. ... chaque heure nous fait un peu plus bêtes, un peu plus lâches, un peu plus abominables devant le seigneur Dieu, qui nous regarde des enfoncements du ciel! ...

BLOY, Le Désespéré, 1886, p. 182.

— En partic.

♦ ARCHIT. Niche, renfoncement. Dans l'enfoncement du lit (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 1, 1834, p. 74). Elle retira sa main et aperçut dans l'enfoncement d'une loge un homme penché vers une jeune femme (CHARDONNE, Épithal., 1921, p. 185) :

• 4. ... c'était Odette; elle lui expliqua plus tard que n'ayant pas trouvé de place chez Prévost, elle était allée souper à la Maison Dorée dans un enfoncement où il ne l'avait pas découverte, et elle regagnait sa voiture.

PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, p. 231.

♦ PEINT. Fond qui suggère une profondeur. (Ton excellent pour les bords d'ombres ou pour les enfoncements qu'on rend chauds ou froids à volonté) (DELACROIX, Journal, 1851, p. 431).

Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1474 fig. « pénétration » (CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 4, p. 17, 4); 1550 « action ou fait d'enfoncer » (Arch. Compiègne, BB 21, trav. 1 ds GDF. Compl.); 2. 1548 « partie en retrait » (Artistes et monuments de la Renaissance en France, éd. M. Roy, t. 1, p. 263). Dér. du rad. de enfoncer; suff. -ment¹. Fréq. abs. littér. :254. Fréq. rel. littér. :XIX^e s. : a) 657, b) 508; XX^e s. : a) 219, b) 114.

enfoncement [ɑ̃fɔ̃smɑ̃] n. m.

ÉTYM. XV^e; de enfoncer.

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A

1 (1690). Action d'enfoncer; fait de s'enfoncer. || L'enfoncement d'un pieu en terre, d'un clou dans le mur. || Enfoncement progressif dans l'eau. ⇒ Immersion.

1 Lorsque nous nous sentons enfoncer dans l'eau et dans les corps mous, ce qui nous fait sentir cet enfoncement, c'est que le froid ou le chaud que nous ne sentions qu'à une partie s'étend plus avant.

Bossuet, Traité de la connaissance de Dieu, III, 8.

2 Torsion du nez et des dents, extraction de la langue et enfoncement du petit bout de bois dans les oneilles (oreilles).

A. Jarry, Ubu roi, III, 8.

2 Action de rompre, de forcer; son résultat. || Enfoncement des murailles à coups de bélier.

3 Fig. Le fait d'être enfoncé (fig.). || L'enfoncement d'une armée, d'un candidat.

B (Un, des enfoncements).

1 (1690). Partie enfoncée, creuse (de qqch.). ⇒ Cavité, creux. || Enfoncement du sol. || Le terrain présente un enfoncement. ⇒ Baissière, bas-fond. || Enfoncements d'une palette, pour y loger les couleurs (cit. 19). || Dans un enfoncement.

3 (…) une maison (…) située dans un enfoncement qui la tient à l'abri des vents (…)

Rousseau, les Confessions, XII.

2 (XV^e). Partie en retrait, située vers le fond (horizontalement). || Enfoncement d'un mur. || Enfoncements dans une pièce. ⇒ Alcôve, niche, réduit, renfoncement. || Se cacher dans l'enfoncement d'un mur. ⇒ Angle (rentrant). || Enfoncement d'une fenêtre, d'une cheminée. || Enfoncement dans un pilastre. ⇒ Ravalement.

4 Le porche est profond, avec des enfoncements ménagés dans l'épaisseur des tours latérales (…)

E. Fromentin, Un été dans le Sahara, p. 259.

5 Des enfoncements de culs-de-sac déserts abritaient ces entrevues (…)

Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 2^e tableau, III.

♦ Spécialt. Échancrure (d'un rivage). ⇒ Baie. || Les enfoncements d'une côte rocheuse. ⇒ Abri-sous-roche.

♦ Vx. Partie la plus reculée, la plus éloignée. ⇒ Fond, lointain, profondeur. || Les enfoncements d'un paysage.

6 La scène représente sur le devant un lieu champêtre, et dans l'enfoncement un rocher (…)

Molière, Psyché, Prologue (jeu de scène).

3 Méd. Fracture incomplète (en particulier du crâne, des côtes, du bassin).

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CONTR. Extraction. — Bosse, élévation, hauteur, relief, saillie.

Encyclopédie Universelle. 2012.